Entre mythe et réalité, la légende de Saint Fris berce les habitants deBassoues (prononcer « bassouss ») dans le Gersdepuis des siècles. Saint Fris n’est peut-être qu’un personnage de légende*, mais la bataille qu’il livra, dit-on, contre les Sarrasins, sa mort glorieuse à l’issue du combat, les nombreux miracles qu’il accomplit par la suite et le culte fervent que lui vouait la population, font qu’il est entièrement lié à l’histoire de Bassoues et à la prospérité de cette petite ville.
*Saint Fris pourrait n’être qu’une réminiscence d’Eudes d’Aquitaine, de même blessé à la cuisse (mais par une lance au lieu d’une flèche) à la tête de ses troupes lors de la bataille de Toulouse du 9 juin 721 de même sur un plateau (« des martyrs » au lieu de « plateau de l’étendard »)
Statue de Saint Fris. Bassoues, Gers
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Au VIIIe siècle de notre ère, alors que l’islam conquérant fondait sur l’Occident chrétien par la péninsule ibérique, Frix, fils de Rabod, roi ou duc desFrisons, avait embrassé le christianisme malgré la volonté de son père et, pour fuir son courroux, avait rejoint Charles Martel, son oncle. Ce dernier se portait alors contre les Maures d’Espagne qui avaient franchi les Pyrénées et s’avançaient à travers la Gascogne.
Le 25 octobre 732, entre Tours et Poitiers, les armées omeyyades de l’émir d’Al-Andalus Abd el Rahman furent défaites par les troupes de chrétiens, de Francs, de Frisons et autres, de Charles Martel. Poursuivant l’ennemi d’un côté, le futur maire du Palais confia à Frix un détachement armé afin qu’il rattrape d’un autre côté l’armée maure.
Refluant en plusieurs colonnes, l’armée ennemie se dirigea alors vers les Pyrénées afin de rejoindre ses bases de départ dans la péninsule ibérique. Une colonne suivit l’antique chemin de crête “la Ténarèze” qui relie la Garonne au col de Rioumajou, au-dessus de Bielsa en Espagne, c’est celle-ci que Frix choisit d’affronter.
Au lieu-dit “l’Etendard”, son arrière-garde se heurta à la petite troupe commandée par Frix.
L’armée musulmane accusa le coup dans un premier temps, mais des renforts lui vinrent en aide, obligeant Frix à battre retraite. Arrivé près de Bassoues, il y planta sa bannière, là où s’élève depuis le Moulin de l’Etendard, ralliant autour de lui la plupart de ses soldats encore valides. Remontant victorieusement à l’assaut des mahométans, Frix fut mortellement blessé d’une flèche qui lui traversa la cuisse.
Il expira près du pont qui enjambe la Guiroue, devenu depuisPont du Chrétien. Ses soldats l’enterrèrent à la hâte à l’endroit où il venait de rendre le dernier soupir.
Si le souvenir du combat contre les mahométans resta vivace pour la population, l’emplacement de la tombe, lui, fut oublié.
Quelques deux cent ans plus tard, un paysan du lieu fut fort intrigué par le comportement d’une de ses vaches : jamais cette bête ne prenait de nourriture et pourtant elle était la plus belle du troupeau. Il la surveilla et constata qu’abandonnant ses compagnes, elle allait lécher une pierre dissimulée dans les broussailles. Le paysan dégagea la pierre et découvrit un sarcophage.
Sarcophage de Saint Fris en la basilique de Bassoues
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Ayant soulevé le couvercle, il se trouva en présence du corps intact d’un guerrier encore recouvert de son armure, avec son casque et toutes ses armes. Une source jaillit miraculeusement du sol à l’instant même.
L’homme se souvenant de la bataille qui s’était jadis livrée ici, ne douta pas un seul instant qu’il venait de découvrir les reliques de Fris, le saint martyr, mort pour défendre la chrétienté. Avec ses voisins accourus, il décida de lui donner un tombeau plus digne de lui. A quelques centaines de mètres de là, au lieu-dit “Tapia”, où ils avaient certainement leur hameau, ils édifièrent une chapelle.
Le jour du transfert arrivé, en présence d’une grande foule, le sarcophage fut hissé sur un char auquel étaient attelés les boeufs les plus beaux et les plus forts du pays. A la stupéfaction générale, ils furent pourtant incapables d’ébranler le char. Alors quelqu’un suggéra d’atteler la vachette qui venait lécher la pierre tombale. Seule et sans effort apparent, elle amena sa charge jusqu’à la nouvelle église.
Comme on ignorait le patronyme exact du saint, on l’appela Frix ou Fris, du nom de la nation qui lui avait donné le jour, les Frisons, et on surmonta son casque d’une couronne en mémoire de la naissance royale que lui attribuait la tradition. Depuis, le culte de Saint-Fris a fait son chemin dans le grand Sud-Ouest, malgré les siècles passés.
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Outre sa statue à l’écart de Bassoues, on trouve des représentations de Saint Fris à l’extérieur et à l’intérieur de la Basilique qui porte son nom, à Bassoues même.
A l’extérieur, un bas-relief au dessus de la porte d’entrée le représente à cheval :
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A l’intérieur il est représenté sur une bannière :
et, dans la crypte, sous forme d’une statue en bois avec des ex-voto :
http://www.flickr.com/photos/sylviedjinn/4953878386/
[archive pdf]
Il y avait un lien vers la présente page depuis la page ci-dessus, lien quia permis de noter la référence, mais il a été supprimé par sectarisme. Vous pouvez ingénument laisser sur la page lecommentaire à Censure Impossiblesuivant pour signaler que :
Il existe de nombreuses autres photos des diverses représentations de Saint Fris sur la page tinyurl.com/saintfris mais cette statue de bois n’y figure pas. Elle est intéressante car elle ne ressemble pas vraiment à l’iconographie habituelle. Où donc est-elle exactement située à Bassoues ? Il est fort dommage d’avoir intégralement tronqué l’inscription sur la plaque de marbre à droite de la niche parce que sur la photo, on ne voit aucune inscription « Saint Fris », et donc rien dans l’image elle-même ne signale qu’il s’agisse d’une représentation de Saint Fris.
Dans l’église Notre-Dame, au sein du village de Bassoues, on trouve une statue-reliquaire :
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Dans l’église Notre-Dame encore, sous la rosace du mur occidental, une fresque représente Saint Fris blessé lors du combat.
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Curieusement, une date précise est indiquée sous la fresque : 24 juin 732.
Contrairement à la légende, cette date situe donc la batailleAVANT, et non pas après, la déroute des Sarrasins (orthographié « sarrazins »…) puisque la bataille de Poitiers eut lieu le25 octobre 732.
Fantaisie de l’artiste ? Réminiscence d’une autre version de la légende ? Dans ce dernier cas, ce serait l’écho d’un accrochage avec une partie de l’armée des Sarrasins d’Abd Al Rahman (plutôt une avant-garde qu’une arrière garde) alors qu’ils contournaient Toulouse (où ils avaient étésévèrement battus en 721 par Eudes) pour aller piller Bordeaux, avant de remonter piller plus au nord et d’être de nouveau battus près de Poitiers par Charles Martel.
Enfin, à droite de la chapelle dédiée à la vierge Marie, se trouve une statue de Saint Fris portant son étendard. Son équipement (la cuirasse au lieu de la côte de maille, et le casque) lui donne plutôt l’air d’un Romain que d’un Frison…
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(Depuis 2010,cette statue est désormais dans une nichede ce même mur, à droite de sa précédente position.)
Il en va de même pour ses deux autres statues, l’une à Peyrusse-vieille :
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et l’autre à Gazax-et-baccarisse :
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On trouve une autre statue de Saint Fris, bien loin de Bassoues, dans un endroit où l’on s’adonne à un style de dévotions lui aussi bien loin de la légende de Saint Fris :Le bistro Fernand, à Bordeaux.
Hormis que Bordeaux fut pillé par les musulmans avant qu’ils ne soient défaits par Charles Martel plus au nord et que le restaurant Fernand met des lardons dans saGrande Salade Landaise, on ne trouvera guère d’autre relation avec le fait qu’une petite statue de Saint Fris trône derrière le comptoir, comme tout un tas d’autres objets chinés par le propriétaire des lieux et placés là tout simplement pour faire une ambiance French Bistrot. Saint Fris y est représenté dans la même tenue pseudo-romaine et la même posture que pour sa statue ci-contre à l’extérieur de Bassoues : épée levée en main droite, lance posée au sol et pointée vers le ciel en main gauche, mais sans bouclier, ni hache au côté. |
La fête liturgique de Saint Fris à lieu le 16 janvier, jour anniversaire de la découverte miraculeuse de son corps au lieu-dit « La fontaine ».
Outre le culte de Saint Fris, le souvenir des incursions Sarrasines dans le sud de la France se perpétue plus au nord, tous les dimanches de la Trinité, non loin de Toulouse, à Martres-Tolosane (martyrs Toulousainsen occitan) lors de la reconstitution de labataille de Saint Vidianpar les habitants.
Sympathique article sur la légende de Saint Fris mais je vous invite a vous renseigner sur la réalité auprés de quelques spécialistes[Si vous souhaitez publier un complément à cet article sur Saint Fris (qui n'est qu'une compilation de ressources trouvées sur internet), publiez-le et un lien sera rajouté depuis ici vers votre article. Si vous n'avez ni blog ni site, il vous est possible de publier votre article sur le présent blog.]
Voici ci dessous les noms des références les plus connues sur le sujet
Laurent Avezou, historien, professeur a « prépa » Toulouse
François Reynart, auteur d’un article dans le nouvelobs (octobre 2010 ) intitulé les mensonges de l’histoire, également auteur d’un livre sur le sujet.
Laurent Avezou a participé a une émission sur France Culture sur le théme » trois siècles de présence musulmane dans le sud ouest « , il situe la Ténarèze comme le centre du territoire
lien pour une interview de Laurent Avezou :http://obsvideo.nouvelobs.com/video/xf3r90_dans-l-obs-les-mensonges-de-l-histo_news.html
Prenez garde a ne pas propager un patriotisme par incitation a la haine raciale comme le fait le FN avec Saint Fris:
http://www.nationspresse.info/?p=39253[Il n'y a aucune incitation a la haine raciale dans le lien que vous indiquez.]