Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Tunisie: non lieu pour la femme violée par les policiers

Publié le 29.11.2012, 17h05 | Mise à jour : 17h21

Archives. Colère et dégoût sur tous les visages de ces femmes venues soutenir,  à Tunis, une Tunisienne violée par des policiers et menacée de poursuites par la justice avant d'obtenir deux mois plus tard un non lieu
Archives. Colère et dégoût sur tous les visages de ces femmes venues soutenir,  à Tunis, une Tunisienne violée par des policiers et menacée de poursuites par la justice avant d'obtenir deux mois plus tard un non lieu | Khalil
Zoom
La jeune femme tunisienne violée par des policiers, début septembre, a vu, ce jeudi, les poursuites dont elle a fait outrageusement l'objet pour atteinte à la pudeur abandonnées. Ses agresseurs ont été inculpés pour . L'affaire avait fait scandale en Tunisie, où le président de la République l'avait reçue, et à l'étranger où de nombreuses associations ont volé à son secours.

«Les accusations ont été abandonnées pour manque de preuves.
Et le juge a décidé de traduire (en ) deux policiers pour viol, et un troisième pour corruption», a raporté jeudi son avocate Me Bochra Belhaj Hmida. «La jeune femme et son fiancé ont bénéficié d'un non-lieu», a assuré une autre avocate, Me Emna Zahrouni, à l'antenne de Mosaïque FM.

 
Le viol de cette jeune femme de 27 ans par deux agents de police a entraîné une salve d'indignation quand elle s'est vue menacée d'être poursuivie pour «atteinte à la pudeur», un délit passible de six mois de prison. «Je suis très contente bien que je m'attendais à être innocentée, je suis contente que les deux autres vont être condamnés. C'est le début de notre victoire» a dit la victime, dont l'anonymat a été préservé, à l'antenne de la radio locale Shems-FM.

Mobilisation des opposants, des ONG et des médias

Les policiers affirmaient avoir surpris la jeune femme et son fiancé en train d'avoir des relations sexuelles dans leur voiture, garée dans une banlieue de Tunis. Selon le parquet de Tunis c'est alors que deux des agents ont violé leur victime à tour de rôle dans leur véhicule. Le troisième policier avait pour sa part conduit le petit ami de la jeune femme jusqu'à un distributeur de billets pour lui extorquer de l'argent. Aussitôt connue, l'affaire a suscité une vaste mobilisation de la société civile et de la classe politique tunisiennes. Des opposants, des ONG et des médias estimaient que les déboires judiciaires de la victime illustraient la politique à l'égard des femmes menée par les islamistes d'Ennahda qui dominent le gouvernement tunisien.

Ces derniers, bien qu'ils le réfutent, sont accusés de chercher à revenir sur les droits des femmes en Tunisie. Très critiquées, les autorités, tout en condamnant le viol, soulignaient que la justice faisait son travail en enquêtant sur les accusations portées à l'encontre de la victime et de son fiancé.
Le ministre tunisien de la Justice, Noureddine Bhiri avait été particulièrement conspué après qu'il a estimé, début octobre, que l'intérêt porté par les médias étrangers à cette affaire témoignait d'un complot contre le gouvernement.

Les Tunisiennes bénéficient du Code de statut personnel promulgué en 1956 instaurant l'égalité des sexes dans certains domaines. Une situation unique dans le monde arabe. Elles restent cependant discriminées dans plusieurs cas, notamment en ce qui concerne les héritages. Les islamistes d'Ennahda, au pouvoir après la chute de Ben Ali, avaient déclenché un large mouvement de contestation en août en proposant d'inscrire dans la nouvelle Constitution la «complémentarité» des sexes et non l'égalité. Un projet finalement abandonné, en septembre, après la contestation de la société civile.

LeParisien.fr

Tag(s) : #Actualités
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :