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16ème dimanche du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 13, 24-43)

lundi 11 juillet 2011 par

Jésus proposa cette parabole à la foule :

« Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.

Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : ’Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’ Il leur dit : ’C’est un ennemi qui a fait cela.’ Les serviteurs lui disent :’Alors, veux-tu que nous allions l’enlever ?’ Il répond : ’Non, de peur qu’en enlevant l’ivraie, vous n’arrachiez le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier.’ »

Il leur proposa une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a semée dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. »

Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »

Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles, et il ne leur disait rien sans employer de paraboles, accomplissant ainsi la parole du prophète : C’est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines.

 

Alors, laissant la foule, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. »

Il leur répondit :

« Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ;

le bon grain, ce sont les fils du Royaume ;

l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le démon ;

la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.

De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à

la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront

de son Royaume tous ceux qui font tomber les autres et ceux qui

commettent le mal, et ils les jetteront dans la fournaise : là il y aura des

pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront

comme le soleil dans le royaume de leur Père.

Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »


Commentaire du Diacre Jacques FOURNIER : Un appel à la miséricorde et à la patience

Maître, « veux-tu que nous allions enlever l’ivraie » de ton champ ? « Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ! Ou bien comment vas-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter la paille de ton œil, et voilà que la poutre est dans ton œil ! Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère » (Mt 7,3-5).

Nous sommes tous pécheurs (Rm 3,9-26). Mais « par ma vie, oracle du Seigneur, je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais à la conversion du méchant qui change de conduite pour avoir la vie.

Convertissez-vous, revenez de votre voie mauvaise. Pourquoi mourir » (Ez 33,11) ?

Alors, « toi qui juges et qui fais toi-même le mal, penses-tu que tu échapperas au jugement de Dieu ? Ou bien méprises-tu ses richesses de bonté, de patience, de générosité, sans reconnaître que cette bonté de Dieu te pousse à la conversion » (Rm 2,1-4) ?

« L’Amour en effet prend patience, il ne cherche pas son intérêt mais celui de l’autre, fut-il pécheur. Il supporte tout, endure tout, espère tout », et notamment notre repentir, pour notre bien, pour notre vie, car le mal tue en premier celui qui le commet (1Co 13,1-13 ;Rm 6,23).

Et Jésus nous invite à nous aimer les uns les autres « comme je vous ai aimés » (Jn 15,12), avec cette même patience dont nous sommes les premiers bénéficiaires.

Grâce à elle, par notre repentir, l’ivraie de nos vies peut laisser la place, petit à petit, au bon grain… Et ce que j’ai fait pour vous, « c’est un exemple que je vous ai donnés pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j’ai fait pour vous » (Jn 13,15). Pour que cet appel devienne possible, « l’Amour de Dieu a été versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5). Tel est le levain du Royaume, enfoui au plus profond de nos cœurs. Il a la force de nous ressusciter à la tolérance, à la patience, à l’espérance… DJF

ajm.fournier@orange.fr


 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,44-52 - Homélie du Père Dieudonné





Dimanche 24 Juillet 2011 

Au cours des dimanches précédents, nous avons entendu les paraboles que Jésus nous dit pour nous faire connaître son Royaume. Après nous avoir persuadé de l'importance de l'événement en cours de réalisation, après nous avoir avertis de la discrétion apparente de cet événement et nous avoir aidés à en tirer les conséquences inévitables, il nous invite aujourd'hui à chercher et à accueillir le Royaume. Jusqu'à présent, l'adhésion à cet enseignement pouvait nous paraître assez facultative tout en étant préférable; aujourd'hui, nous retirons de ces trois récits la conviction du caractère

irremplaçable du Royaume. Chacune de ces paraboles apporte sa note particulière et nécessaire.




« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède et il achète ce champ ».



L'être humain ne peut s'enfermer dans une existence superficielle (métro, boulot, dodo), il est conduit à réfléchir au sens de sa vie, à approfondir la signification de ses actes, de ses engagements. En « labourant » le champ de ses responsabilités, ou en rencontrant des personnes animées par certaines valeurs, ou en étant bouleversé par des œuvres d'art, l'homme peut tout à coup ou insensiblement découvrir que LE ROYAUME DE DIEU EXISTE, hic et nunc, bien réel, incarné par des personnes. Pendant longtemps il n'avait pas soupçonné sa présence, il s'était moqué de ceux qui en parlaient. Et voilà la surprise ! Quelle merveille !





Mais il ne s'agit pas seulement de se mettre à pratiquer certaines cérémonies, ni de placer la valeur de ce Royaume à côté de celles que l'on avait déjà. On ne met pas Dieu à côté du reste



. La découverte du Royaume appelle un engagement total, exige des ruptures, provoque des détachements.



Secoués par cet événement, certains en ont conclu qu'il leur fallait sortir du monde, s'enfoncer dans ]a solitude pour y mener une vie ascétique.- D'autres ont opté pour la vie cléricale dans le célibat. Il reste que la majorité des disciples a toujours compris que la « vie selon le Royaume » pouvait et devait se mener dans les conditions ordinaires de mariage et d'engagement professionnel au cceur de la société. On ne peut « tout vendre »



et partir: Jésus ne l'a pas exigé de tous ceux qu'il rencontrait.


Mais que le croyant prenne garde à ne pas s'attiédir. Qu'il fasse périodiquement le point: le Royaume est-il mon unique trésor ? Dans certaines décisions, ne fais-je pas passer ma foi en second lieu, après la recherche d'intérêts très mondains, la satisfaction d'envies égoïstes ? Ne suis-je pas contaminé par la fièvre acheteuse, le matérialisme ambiant, le relativisme souriant ?...Dieu est-il « premier servi » ? Si le Royaume n'est pas ton absolu, il n'est qu'illusion.


Ou encore : « Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède et il achète la perle »



Ici la trouvaille n'est pas soudaine, impromptue. Cet homme était en recherche : il s'intéressait aux sciences et aux philosophies, il dévorait les livres, participait aux débats du siècle. Sans jamais être comblé. Jusqu'au jour où il fait la rencontre. Ainsi la jeune, brillante, incroyante professeur juive de philosophie, Edith Stein, découvre un livre de sainte Thérèse d'Avila : elle le dévore et à la fin de la nuit, elle se murmure : « Là est la Vérité ». Peu après elle demande le baptême puis entre au Carmel. Ne vivre que pour Dieu, avec le Christ.



Cette option de vie religieuse est spéciale, non exigée de tous. Mais à nouveau, le chrétien dans le monde doit s'interroger : ma foi est-elle un héritage familial, une habitude, un conformisme, un vernis ?...Ou ai-je vraiment fait la rencontre du Christ ? Et cette rencontre reste-t-elle la lumière de ma vie, « mon trésor », « la perle de valeur unique » qui exige tout de moi ?...

Sous les dictatures athées, les chrétiens apprennent à ne pas tout accepter du régime, ils osent prendre certains engagements qui peuvent avoir des conséquences pénibles et parfois les mettre en danger de mort.



Dans notre société de « consumérisme », les croyants apprennent-ils à se démarquer ? Tenir « la perle fine » les empêche-t-il de tendre les mains vers tous les gadgets et les plaisirs ? Ont-ils le courage de changer de comportement ? Les voit-on témoigner d'une joie qui vient d'une autre source, d'une découverte qui pose question à l'entourage ?...Si nos joies ne sont que « mondaines », comment les autres soupçonneraient-ils la présence du Royaume ?...




« Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu'on jette dans la mer et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s'assied, on ramasse dans les paniers ce qui est bon et on rejette ce qui ne vaut rien.

Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents ».



Même leçon que pour la parabole de l'ivraie. Le Royaume est invitation : certains rép ondent oui sans adopter la conduite conséquente. Donc

- ne pas s'étonner de vivre actuellement dans la grisaille, le mélange bons/ma uvais.

- ne pas vouloir faire le tri aujourd'hui, refuser une Eglise élitiste.

- s'accepter soi-même comme jamais tout à fait converti, échouant à opérer certaines guérisons.

- attendre avec confianc



e le jugement de Dieu.

- mais ne jamais oublier - et prévenir - qu'il y aura un jugement équitable et irrémédiable.




Et le chapitre se conclut par une demande de jésus à ses disciples :


- Avez-vous compris tout cela ? 

- Oui

C'est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et du vieux.



« Comprendre » signifie écouter et s'approprier, intégrer sincèrement les paroles de Jésus. « Tout cela » c.à.d. l'entièreté des 7 paraboles qui constituent un tout. Le OUI des disciples est sincère mais il faudra du temps pour qu'il soit décision de vivre le Royaume tel que jésus vient de le révéler : gué pascal, nécessité de la croix, temps final de l'histoire du monde, accomplissement de l'homme en communauté, trésor insurpassable.



En finale, l'auteur du livre, Matthieu, se signale discrètement : il est un scribe juif, spécialiste des Ecritures, et qui s'est converti à jésus. Il sait qu'il a mission de proclamer le message-source dans sa pureté originelle tout en l'adaptant aux circonstances nouvelles.

On comprend ainsi les divergences entre les 4 évangélistes : tous sont sincères, rapportant fidèlement la tradition reçue mais chacun la redit à sa manière, entrelaçant « du neuf et du vieux », de l' « ancien et du nouveau Testament ». Par des jeux d'interprétations différentes, la Parole est vivante. Héritage inépuisable et nouveauté qui jamais ne se flétrit.






Prière


J’ai cherché un trésor que je n’ai pas trouvé,

J’ai cherché un coffre, il n’y en avait pas,

J’ai cherché une bourse, il n’y en avait pas,

J’ai parcouru les mers, en vain, 

J’ai traversé les continents, pour rien.



Un matin, j’ai trouvé, au fond de moi :

Tu étais là avec ta promesse de vie et la semence d’Évangile.



J’ai cherché et tu m’as trouvé.

Permets que je te cherche encore.

Amen.

André Beauchamp,



 

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