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Pour salir Riposte Laïque, une revue maçonnique utilise les méthodes racistes de l’extrême droite

Une revue appelée « Franc-Maçonnerie Magazine » publie, dans son numéro 12 de septembre-octobre 2011, une enquête sur le thème : Débat sur la laïcité, le piège ?« .

 

Curieusement, dans une revue maçonnique, on donne la parole à Dalil Boubakeur,

 

à Philippe Barbarin (cet archevêque qui a fait graver Allah akbar sur la cathédrale de Lyon),


un rabbin et un représentant de l’Église protestante,

 

auxquels l’éternel Blondel et

 

l’ineffable Arcizet amènent leur caution laïque.

 

Mais après tout, si les « frères » veulent nous faire du dialogue inter-religieux élargi, grand bien leur fasse…


Cependant la pièce de bœuf de ce numéro est constituée par un article de 10 pages (quel honneur !), uniquement à charge contre Riposte Laïque, écrit par un nommé Jean-Moïse Braitberg. Ce dernier n’est pas un inconnu. Frère d’une de nos contributrices ponctuelles, Alice Braitberg, il avait suscité la colère de sa sœur quand il s’était permis d’utiliser la mémoire de leur grand-père commun pour mettre en avant ses thèses.

http://ripostelaique.com/La-curieuse-deontologie-du-Monde.html

 

Comment résumer rapidement le discours de ce militant, ancien journaliste au Quotidien de Paris, en 1982, et membre de l’Union des Juifs Français pour la Paix (UJFP) ? Les Palestiniens sont les juifs du 21e siècle, et Israël se comporte avec eux comme les nazis se sont comportés hier avec les Juifs !

Au-delà de cette vision particulière de l’Histoire, hélas très présente à gauche et à l’extrême gauche, où les militants du Hamas sont souvent représentés non pas comme les fascistes antisémites qu’ils sont, mais comme des résistants, comment résumer ces dix pages ? La laïcité est dévoyée par l’extrême droite, les faux laïques de Riposte Laïque font une fixation sur l’islam, la preuve, ils ont organisé un apéro saucisson-pinard avec les Identitaires, qui sont très méchants, et ils ont osé persévérer avec les « Assises sur l’islamisation de nos pays » (que Jean-Moïse Braitberg appelle « Les Assises laïques et contre l’islamisme »). Selon l’auteur, elles auraient été préparées en Dordogne chez Bruno Larebière, ce qui, hélas pour sa crédibilité, est totalement faux, comme bien d’autres détails de l’article. Une petite louche sur le Bnai Brith, qui ose inviter Pierre Cassen (tiens, tiens, cela complète fort bien l’intervention de Corbière pour nous faire interdire du salon du Livre de la mairie du XVIe arrondissement parisien), des parallèles avec Adolf Hitler, un zeste de Marine Le Pen, et la caractérisation de RL comme un rassemblement « d’ancien trotskistes doriotisés, de souverainistes obtus, de féministes dogmatiques et de franc-maçons déboussolés »… Que du classique, bien sûr, accompagné de la victimisation maximale des pauvres disciples de la religion d’amour, de tolérance et de paix, mais on ne s’en lasse pas…

Qu’est-ce qui sort de l’ordinaire, alors, dans cet article, et justifie ce titre accrocheur ? C’est la manière particulièrement ignoble d’attaquer Bruno Larebière (voir illustration ci-dessous).

 

Reprenons la phrase : Une rencontre qui ne manque pas de sel quand on sait que Pierre Cassen a participé en décembre 2010 à Paris aux « Assises de la laïcité et contre l’islamisme » dont la préparation avait eu lieu en Dordogne chez Bruno Loutfallah El Khoury, alias Bruno Larebière, cadre dirigeant du Bloc Identitaire jusqu’en juin 2011.

Étonnés, nous avons joint Bruno Larebière. Ce dernier nous a transmis un lien, sur lequel il s’explique, dans une interview ancienne, suite à une attaque du même genre qu’il avait subie de la part d’Alain Soral.

http://unionbordeaux.over-blog.com/pages/Bruno_Larebiere_repond_a_Alain_Soral-321983.html

 

Sur son site Internet, Alain Soral vous appelle « Loutfallah ». Pour quels motifs ?

Sur ce plan-là, on peut dire qu’Alain Soral a vite intégré les réflexes d’une certaine extrême droite, celle de la mouvance néo-nazie, qui, dans les années 1980, m’appelait déjà ainsi. L’année dernière déjà, il m’avait défini comme un « Levantin au pseudonyme vieille France », en un réflexe pavlovien (ou vychinskien…) assez peu en adéquation avec les idées qu’il professe et dont on peut se demander si elles ne sont pas finalement qu’une façade. Il est quand même assez peu cohérent de se faire le chantre de l’assimilation et d’appeler la droite nationale à « transcender les clivages ethniques » tout en traquant et en dénonçant de façon obsessionnelle le supposé métèque !
Alors pourquoi Loutfallah ? Parce que je suis né, en 1963 à Paris (c’est pour les fiches de M. Soral), dans une clinique de bonnes sœurs, de père et de mère inconnus, et que j’ai été adopté par Monsieur Loutfallah el-Khoury (soyons complet), Libanais de confession maronite (il sera naturalisé français plus tard) et son épouse (blanche, Française et catholique, qu’Alain Soral se rassure), née Larebière. Pour tout un tas de raisons qui ne regardent que moi, je me suis toujours senti plus « Larebière » que « Loutfallah ». Et puisque je n’étais ni l’un ni l’autre – génétiquement s’entend, si c’est cela qui préoccupe Alain Soral –, j’ai choisi de prendre le nom de Larebière, sous lequel j’avais commencé ma carrière journalistique, et, surtout, qui correspondait mieux, d’une part à mon physique qui n’a rien de « levantin », d’autre part à la culture européenne, française (et périgourdine) qui est la mienne.
Alain Soral le sait très bien ou aurait pu le savoir très facilement puisque nous avons des amis communs (si, si !) qui n’ignorent rien de mes origines. Il a préféré me faire un procès en francité comme (pardon pour le cliché) aux « heures les plus sombres de notre histoire ». Encore une chance qu’il ne soit pas au pouvoir : j’aurais sans doute été convoqué et sommé de produire un certificat d’aryanité sous peine d’être interdit d’exercer ma profession et, qui sait, déchu de la nationalité française…
Toujours est-il que je ne m’étais jamais expliqué publiquement sur mes origines, voilà qui est fait, une fois pour toutes.

Cet angle d’attaque nous rappelle, bien entendu, la manière sordide dont un Jean-Marie Le Pen pouvait parler de « Levy-Hanin » ou de « Benguigui-Bruel ». C’était une façon, particulièrement ignoble, de balancer l’origine juive de ces artistes. Cela est conforme avec la pire tradition de l’extrême droite raciste, qui, voyant le complot juif partout, parlait du juif Dreyfus, et de bien d’autres, en d’autres temps. Il est légitime que Jean-Moïse Braitberg n’apprécie pas les engagements politiques de Bruno Larebière. Mais en utilisant, comme Soral, dont il partage la même fascination pour le Hamas et la même haine d’Israël, ces méthodes pour pointer du doigt  »l’arabe » ou le « métèque » Bruno Larebière, en mettant en avant, de manière particulièrement ignoble, une histoire privée sans doute douloureuse, Jean-Moïse Braitberg montre son vrai visage. Lui qui, tout au long d’un article particulièrement malveillant, entend amalgamer Riposte Laïque à l’extrême droite, utilise des méthodes que nous pensions trouver dans des revues prêchant le racisme, et pas dans une publication maçonnique.

Reste quand même un sérieux problème. Une personnalité comme Henri Pena Ruiz, membre du comité de rédaction (voir illustration), cautionne-t-elle ce genre de pratiques ? Marc Blondel, président de la Libre Pensée, qui affirme, de manière stupide, dans cet article, « On dit islam, et on pense arabe » est-il d’accord pour que son nom soit associé aux méthodes de Braitberg ? Bernard Teper, ancien président de l’Ufal, lui aussi appelé en renfort contre RL, n’est-il pas gêné de paraître cautionner ce type de journalisme ? Et Guy Arcizet, le médiocre nouveau pape du Grand Orient de France, lui aussi appelé à la rescousse, dans cet article, qu’en pense-t-il ?

Quelle serait la réaction de tous ces vertueux « frères » si Riposte Laïque – ce qui n’est absolument pas dans notre culture, bien sûr – dans un de ses articles, pour discréditer un opposant politique, mettait en avant des concepts racialistes crapuleux ? On peut supposer, sans risque d’erreur, que le lynchage serait immédiat, que les médias se déchaîneraient, que les associations anti-racistes monteraient au créneau, et que les « frères » expliqueraient qu’ils avaient bien raison de dire que Riposte Laïque dévoie la noble cause laïque.

Nous attendons donc avec impatience de voir si la loi du silence va l’emporter, si les « frères » vont couvrir une telle forfaiture, si un démenti sera apporté, et surtout si Jean-Moïse Braitberg va émettre des regrets, et présenter des excuses à Bruno Larebière, pour une attaque dont le style rappelle vraiment, cette fois, les heures les plus sombres de notre histoire.

Lucette Jeanpierre

 

http://ripostelaique.com/pour-salir-riposte-laique-une-revue-maconnique-utilise-les-methodes-racistes-de-lextreme-droite.html


Tag(s) : #Francs Maçons
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